Étude de Johanna Thibaut : L’impact du jeu sur les apprentissages

Pourquoi le jeu en classe ?

Johanna Thibaut commence son mémoire par une réflexion essentielle : « Depuis plusieurs années, je me pose la question de l’influence du jeu dans les apprentissages. […] Est-il favorable aux apprentissages parce qu’il suscite une grande motivation de la part des élèves ? » (p. 4-5).

Elle s’intéresse aux fondements du jeu en tant qu’outil éducatif et cite des auteurs de référence comme Roger Caillois, qui définit le jeu comme une activité « libre, séparée, incertaine, improductive, réglée et fictive » (Caillois, 1958, p. 8), ou encore John Dewey, qui prône une approche expérientielle de l’éducation.

Un cadre d’étude concret et rigoureux

Pour valider ses hypothèses, Johanna Thibaut a mené son étude dans une classe de CM1 composée de 25 élèves. Elle s’est concentrée sur deux grandes questions :

• Le jeu favorise-t-il la motivation et la rétention des apprentissages à long terme ?
• Peut-il contribuer à inclure socialement les élèves en difficulté ?

Son protocole comprenait des activités variées, avec une attention particulière portée à un escape game pédagogique. Cette activité avait pour but de réactiver les connaissances historiques des élèves dans un cadre ludique et collaboratif.

Résultats : La puissance du jeu pour la motivation et la mémorisation

Les résultats de l’étude montrent que le jeu est un levier puissant pour engager les élèves. Lors de l’escape game, Thibaut observe que « tous les élèves sont entrés dans la tâche immédiatement avec un objectif clairement défini » (p. 32).

Un mois après cette activité, un questionnaire a permis de mesurer la rétention des apprentissages. Les élèves ayant participé à l’escape game ont montré une meilleure mémoire des contenus étudiés que ceux de la classe témoin, qui n’avait pas bénéficié d’une activité ludique.

Quelques chiffres clés :

• 83 % des élèves ayant participé à l’escape game ont répondu correctement à des questions historiques, contre seulement 44 % pour la classe témoin.
• Les élèves de la classe expérimentale ont également montré une orthographe plus précise sur des termes complexes liés à l’activité.

Johanna Thibaut conclut : « Les activités de groupe favorisent l’implication émotionnelle des élèves, ce qui peut favoriser l’apprentissage et sa durabilité » (p. 27).

Des défis pour l’inclusion sociale

Cependant, les résultats concernant l’inclusion des élèves en difficulté sont plus nuancés. Thibaut note que, malgré leur participation active, certains élèves ont eu du mal à se faire entendre dans leur groupe. Elle écrit : « Les élèves en difficulté ne sont pas toujours inclus et entendus » (p. 30).

Les commentaires des élèves eux-mêmes confirment ce constat. L’un d’eux a écrit : « On aurait pu écouter les autres », tandis qu’un autre remarque : « Il faut que tout le monde participe ».

Perspectives et recommandations

Malgré ces défis, l’étude de Johanna Thibaut met en lumière le potentiel immense du jeu en classe. Elle recommande :

• De structurer les activités : Les jeux doivent être conçus pour favoriser la coopération et inclure tous les élèves, même les plus réservés.
• De préparer les enseignants : Ces derniers doivent être formés pour utiliser le jeu comme un outil pédagogique et pour adapter les activités aux besoins des élèves.
• De poursuivre les recherches : Thibaut suggère que d’autres études pourraient approfondir les effets du jeu sur différents types d’apprentissages et sur des populations scolaires variées.

Une conclusion optimiste

En conclusion, Johanna Thibaut affirme que « le jeu a une influence positive sur les apprentissages en histoire. Les activités ludiques permettent aux élèves d’être impliqués dans la tâche, et cela fait perdurer les apprentissages dans le temps » (p. 37).

Son mémoire constitue une base solide pour les enseignants et éducateurs qui souhaitent intégrer des méthodes innovantes dans leurs pratiques.

Pour découvrir l’intégralité de cette étude, vous pouvez consulter le mémoire sur le portail HAL : Lien vers l’étude.

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